Un peu d'histoire....

La Coupe Gordon Bennett .....

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La "coupe automobile Gordon Bennett"

est une ancienne compétition automobile.

En 1899, James Gordon Bennett junior, le richissime propriétaire du New York Herald, propose aux Automobile-Clubs d’organiser un Prix international avec des équipes nationales. Le règlement précise notamment que l'épreuve annuelle sera organisée par le pays vainqueur de l'édition précédente, et que c'est la nationalité du constructeur automobile qui compte, pas celle du pilote. Chaque pays peut donc engager trois voitures de conception nationale. La France est, à l’époque, le premier constructeur automobile du monde, ainsi que le principal organisateur de courses, aussi c'est l'Automobile Club de France qui élabore la première course[1]. En quelques années, la coupe Gordon Bennett devient un événement de portée mondiale.

 

Vainqueurs de la coupe Gordon Bennett

AnnéePaysRoute/CircuitPiloteVoitureTemps
1900 Drapeau de la France France Paris - Lyon, France Fernand Charron, FR Panhard 40 HP 9 h 09
1901 Drapeau de la France France Paris - Bordeaux, France Léonce Girardot, FR Panhard 40 HP 5 h 50
1902 Drapeau du Royaume-Uni Royaume-Uni Paris - Innsbruck, Autriche Selwyn Edge, GB Napier 50 HP 11 h 02
1903 Drapeau : Saint-Empire romain germanique Allemagne Athy - Comté de Kildare, Irlande Camille Jenatzy, BE Mercedes 60 HP 6 h 39
1904 Drapeau de la France France Montagnes de Taunus, Allemagne Léon Théry, FR Richard-Brasier 5 h 50
1905 Drapeau de la France France Circuit d'Auvergne, Clermont-Ferrand, France Léon Théry, FR Richard-Brasier 7 h 02

1900

Première édition de la coupe Gordon-Bennett, dont le départ est donné le 14 juin. Le parcours, long de 565 km, relie Paris à Lyon. Il n'y a que cinq engagés, trois voitures françaises (des Panhard-Levassor 40 HP) pilotées par Fernand Charron, Girardot et De Knyff, une voiture américaine (Winton) et une belge (Snoeck) conduite par Camille Jenatzy. Hors compétition (puisque la France présente déjà trois voitures), Alfred Levegh sur une Mors participera, et mènera même un moment la course, avant de devoir abandonner.

Seules deux Panhard-Levassor finissent la course, qui est remportée par la France, grâce à Fernand Charron, devant Léonce Girardot, en 9 heures et 9 minutes. La moyenne est de 62 km/h avec une voiture de 24 ch.

1901

À cause du faible nombre d'engagés, la seconde coupe, organisée en France, est incluse dans la course Paris-Bordeaux. C'est à nouveau la France qui l'emporte grâce à une Panhard-Levassor 40 HP, aux mains de Léonce Girardot, les autres compétiteurs Charron sur Panhard et Levegh sur Mors ayant abandonné. Girardot, qui termine par ailleurs dixième de la course Paris-Bordeaux, boucle l'épreuve en 8 heures 50 minutes.

1902

La France choisit le parcours Paris-Innsbrück, d'environ 900 km, à nouveau intégré à la course Paris-Vienne. La traversée de la Suisse étant neutralisée du fait de l'interdiction des compétitions par les autorités helvétiques, le parcours ne fera que 565 km.

Les Britanniques relèvent le défi et cinq voitures sont engagées. Trois françaises : une Mors (Fournier), une Panhard (de Knyff), une Charron-Girardot-Voigt (Girardot), et deux britanniques : une Wolseley (Herbert Austin et White) et une Napier 50 HP (Selwyn Francis Edge).

L'Irlandais Selwyn Francis Edge, au volant de sa Napier de 40 ch, seul rescapé à l'arrivée, remporte la Coupe avec un temps de 11 heures et 2 minutes.

 

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1903

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La coupe est organisée en Irlande autour de la ville d'Athy dans le comté de Kildare, au sud-ouest de Dublin. Elle avait été précédée de la désastreuse course Paris-Madrid qui fit de nombreuses victimes. Le déroulement exemplaire de la course irlandaise permit aux compétitions automobiles de retrouver une aura auprès du public et des autorités. Les conducteurs partaient, comme dans les rallyes modernes, un par un toutes les 7 minutes, et parcouraient trois tours d'un circuit tracé autour de la ville, pour un total de 527 km.

Cette fois-ci les équipes sont au complet. Les engagés (trois par pays) :

  • France : Fernand Gabriel sur Mors, de Knyff et Henri Farman sur Panhard ;
  • États-Unis : Owen et Winton sur Winton, Mooers sur Peerless ;
  • Grande-Bretagne : Edge, Jarott et Stocks sur Napier ;
  • Allemagne : de Caters, Jenatzy et Foxhall Keane sur Mercedes 60 HP. Mercedes prévoyait initialement d'engager des 90 HP, mais un incendie détruit les modèles, et le constructeur emprunte des voitures de clients.

C'est l'équipe allemande qui gagne l'épreuve sur Mercedes 4 cylindres développant 60 ch, pilotée par le Belge Camille Jenatzy (le constructeur de la Jamais Contente) en 6 heures et 39 minutes, devant les Panhard de de Knyff et Farman. Le vainqueur empocha 8 000 £ de prix et primes.

À cette occasion, et en l'honneur de l'Irlande, l'équipe britannique peignit ses voitures en British Racing Green, celui utilisé ensuite pendant de longues années par les voitures de course britanniques.

1904

La course a lieu en Allemagne le 17 juin en présence de l'empereur Guillaume II, sur un circuit de 127 km à parcourir quatre fois (soit 508 km) dans le massif du Taunus, près de Bad Homberg (au nord-ouest de Francfort).

L'enthousiasme est tel que plusieurs pays doivent procéder à des éliminatoires. La France choisit ses pilotes parmi 29 prétendants sur le circuit de l'Argonne dans les Ardennes, la Grande-Bretagne fait la même chose lors d'une épreuve sur l'île de Man. L'Allemagne doit elle aussi départager ses participants possibles.

Pour cette édition, six nations sont en lice :

  • l'Allemagne avec deux Mercedes, dont une pour Jenatzy et l'autre pour le baron Pierre de Caters et une Opel 4 cylindres de 100 ch conduite par Fritz Opel, le créateur de la marque avec son copilote Carl Jörns ;
  • l'Autriche avec trois Mercedes pilotées par Edgar Braun, Christian Werner et Warden ;
  • la Belgique avec trois Pipe aux mains de Lucien Hautvast, Augières et de Crawhez ;
  • la France avec Léon Théry sur une Richard-Brasier, Jacques Salleron sur une Mors et Henri Rougier sur une Turcat-Méry ;
  • la Grande-Bretagne avec deux Wolseley pour Sidney Girling et Charles Jarroll et une Napier pour Edge ;
  • l'Italie avec trois FIAT conduites par Alessandro Cagno, Vincenzo Lancia et Luigi Storero.

La victoire va au Français Léon Théry et aux 80 ch de sa Richard-Brasier devant Jenatzy, Rougier et le baron de Caters, en 5 heures et 50 minutes et 87 km/h de moyenne.

 

leon-thery-et-la-richard-brasier-n-5-victorieuse-en-1904.jpgLéon Théry vainqueur en 1904.

 

1905

 

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Après la victoire française en Allemagne l’année précédente, Clermont-Ferrand accueille la sixième coupe Gordon Bennett, sur un parcours de 137 kilomètres, à parcourir quatre fois (soit 548 km), élaboré par les frères Michelin. À cette occasion, Michelin édite sa première carte routière, celle du parcours de la course, à l'échelle du 1/100 000e.

Six nations participent :

l'Allemagne avec Jenatzy, de Caters et Werner, tous sur Mercedes ;

l'Autriche avec Braun, Burton, Hieronymus, tous sur Mercedes ;

les États-Unis avec Lyttle et Dingley sur Pop-Toledo et Tracy sur Locomobile ;

la Grande-Bretagne avec Charles Rolls et Bianchi sur Wolseley et Earp sur Napier ;

la France avec Léon Théry, Gustave Caillois sur Richard-Brasier et Arthur Duray sur une De Dietrich ;

l'Italie avec Felice Nazzaro, Cagno et Vincenzo Lancia, tous sur Fiat.

Le 5 juillet, plus de 80 000 spectateurs assistent à cette course remportée, comme l'année précédente, par Léon Théry sur une Richard-Brasier de onze litres et 96 ch, en 7 heures et 2 minutes à près de 80 km/h de vitesse moyenne, devant Nazzaro, Cagno et Caillois.

Ce sera la dernière édition et la France remporte définitivement le trophée offert par James Gordon Bennett. L'année suivante est organisé le premier Grand Prix de l'ACF au Mans.

Le vainqueur de 1905, Thery, avec Monsieur Brasier ! 

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Le virage de Laqueuille en 1905.

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Et le même virage en 2005

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Avec inauguration de la plaque souvenir.

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Et l'allocution de Monsieur Edouard Michelin

en présence de son Pére François Michelin.

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La plaque du centenaire.

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Qui était Gordon Bennett junior ?     170px-james-gordon-bennett-jr.jpg

James Gordon Bennett junior (10 mai 1841 - 14 mai 1918),

était un éditeur de journal et un passionné de sports.

Né à New York, le fils et homonyme du riche éditeur du New York Herald, James Gordon Bennett senior a été instruit principalement en France, pays où il passera une bonne partie de sa vie.

Bennett a vécu dans le même monde exclusif que l'élite de Newport (Rhode Island), telles que les Vanderbilts, les du Ponts, et les Astors, qui affichaient leur richesse avec de luxueux yachts à vapeur et à moteur, des trains privés opulents et des manoirs somptueux. Il est devenu le plus jeune commodore du New York Yacht Club. Cependant, fervent marin, Gordon Bennett a servi dans la marine pendant la guerre civile, puis en 1866 a gagné la première course transocéanique en bateau avant de reprendre les affaires du journal de son père l'année suivante. Une fois responsable, il a relevé le journal surtout quand il a fourni l'aide financière en 1869 pour l'expédition de l'explorateur anglais Henry Morton Stanley en Afrique à la recherche de David Livingstone. Le voyage a duré durant deux années jusqu'au 10 novembre 1871, donnant au journal de Bennett l'exclusivité sur les informations qui ont fasciné des lecteurs. Les histoires du New York Herald sur le Dark Continent étaient enviées de ces concurrents.

En 1877, quelques années après avoir repris le journal de son père, Gordon Bennett a quitté New York après un scandale qui a mis fin à ses fiançailles avec Caroline May, membre de la haute-société. L'incident est narré dans le Guinness Book des records dans la catégorie « plus grand faux pas lors de fiançailles ». Bennett est arrivé en retard et ivre à une fête au manoir de New York de la famille May, et a uriné dans la cheminée du salon devant tous les invités.

S'établissant de manière permanente en France à Paris, il a commencé à éditer un journal de qualité en anglais qui existe toujours de nos jours sous le nom de International Herald Tribune. Habitué du très à la mode Café Tortoni de Paris, Gordon Bennet lui rend hommage lorsqu'il ferme ses portes en 1893 dans l' International Herald Tribune : « Tortoni a disparu de Paris aujourd'hui. Le café du coin du boulevard des Italiens et de la rue Taitbout, renommé pendant plus d'un siècle comme le haut lieu des grands noms de la littérature, des arts, et de l'aristocratie, sera remplacé par le café Brébant[1]. ».

De Paris, ou à bord de son yacht luxueux de 100 mètres de long, il dirige la rédaction du journal de New York. Après le succès avec Henry Stanley, l'International Herald Tribune soutient le voyage de George Washington De Long au pôle Nord par le détroit de Béring. L'infortunée expédition de 1879-1881 mène aux décès de DeLong et de ses 19 camarades qui ne survivent pas au manque de vivres.

L'enthousiasme de Bennett pour les sports l'a amené à commanditer plusieurs événements dans l'air du temps et fortement populaires qui a permis à ses journaux d'en raconter l'histoire vue de l'intérieure et d'avoir des entrevues exclusives avec les participants. Après avoir vu un match de polo en Angleterre, Bennett une fois retourné aux États-Unis créé le club de polo de Westchester le 6 mai 1876, le premier d'Amérique. En outre, il a créé la Coupe Gordon Bennett en tant que trophée dans la plaisance internationale et en 1900 la Coupe automobile Gordon Bennett pour les courses d'automobile qui sera le précurseur des courses de Grand Prix. En 1906, il a fourni les fonds et le trophée pour une course aéronautique, la Coupe aéronautique Gordon Bennett, lancée en grande fanfare dans les jardins des Tuileries à Paris avec 16 ballons participants. Comme il a fait avec ses courses automobiles, l'événement suivant sera accueilli par le pays du gagnant. Cette course existe toujours à ce jour et rassemble les meilleurs aéronautes. Plus tard, Bennett a également donné un trophée pour les courses d'avion. Bennett multiplie les coupes Gordon Bennett dans nombre de sports, et pas seulement pour des épreuves internationales. Ainsi, entre 1896 et 1914, le champion de Paris USFSA en football reçoit un trophée offert par Gordon Bennett.

Gordon Bennett scandalisa beaucoup dans les sociétés d'élite de New York, de Londres et de Paris avec son comportement toujours flamboyant et parfois erratique. Il a eu une horde de femmes à sa disposition, en les utilisant pour se divertir, ne se mariant qu'à l'âge de soixante-treize ans pour des raisons d'affaires avec la baronne de Reuter, une fille de Paul Reuter, le fondateur de la célèbre agence Reuters.

Gordon Bennett meurt à Beaulieu-sur-Mer (Alpes-Maritimes) le 14 mai 1918 et est inhumé au cimetière de Passy à Paris. Son père, James Gordon Bennett (1795-1872), avait été un éditeur bourreau de travail, qui n'avait pas construit une forte équipe de gestion sous son règne autocratique. En conséquence, le journal a tenu un moment, puis avec l'absence du fils, sans une gestion forte au jour le jour, commença à décliner. Après sa mort, le New York Herald a été fusionné avec son rival, le New York Tribune.

 

 

 

 

 

 

Date de dernière mise à jour : 02/07/2021